VIELLE MONTAGNE

Depuis Arequipa, on book un petit tour de 2 jours dans le canyon de Colca. Direction les hautes plaines péruviennes toutes vertes et ses sommets blancs, habitat des lamas et autres camélidés, cactus, cultures de maïs et des pommes de terre en terrasse et des condors. C’est un monde à part, où nous avons à nouveau besoin de la laine pour nous tenir chaud.

On découvre aussi la vraie altitude, le plus haut point que nous passons en bus, Patapampa à 4'910 mètres et nous dormons dans un joli hôtel à Yanque, Killawasi Lodge, à 3'417 mètres. Pour notre corps, c’est un peu une nouveauté et les premières heures sont décisives si on a le « soroche », le mal des montagnes, ou pas. A priori, c’est bon pour nous, juste un peu le mal de tête au début et la respiration est un peu courte, mais rien d’autre, il faut juste s’habituer.

Les locaux donnent quelques conseils, le plus important boire beaucoup d’eau (encore et toujours le meilleur remède de tous les temps) et ingurgiter du glucose, par ex. du chocolat, pour augmenter les globules rouges (on n’a rien contre ce remède 😉 ). Partout et dans les restaurants, on sert aussi la fameuse tisane de feuilles de coca, appelée « maté de coca ». Mais on nous conseille aussi de les mastiquer, manière tout à fait légale au Pérou et en Bolivie, surtout utilisée par les peuples d’altitudes. On a testé pour le folklore, mais notre opinion reste mitigée, on préfère de loin le chocolat ou la tisane.

Arrivés au petit village de Yanke, Herwin un guide, nous accompagne avec tout le groupe de la journée pour une petite marche de 3 heures dans les cultures en terrasse, visiter le village en ruine de Yuo Yuo, pour finir aux sources thermales naturelles du coin se trouvant en bord de rivière. C’est authentique. Le lendemain, on se lève tôt pour aller voir les condors jouer avec les thermiques dans le canyon. On rentre ensuite sur Arequipa pour prendre nos sacs, puis à nouveau 10 heures dans un bus de nuit pour Cuzco, la vallée sacrée. Cette fois, on a pris une compagnie moins renommée pour avoir des places de luxe (donc juste confortables ce qu’il faut) pas trop chères au premier étage, car en haut ça secoue et c’est pas terrible pour la nuit.

On découvre Cuzco au petit matin, magnifique capitale de la citée Inca perdue. Son drapeau est un arc-en-ciel (comme celui de la communauté gay), mais ici c’est le symbole de l’empire Inca et nous sommes à 3’410 mètres. Le soleil brille de toutes ses forces. On reste ici quelques jours afin de reprendre un peu notre souffle, faire quelques réservations pour les prochains jours, mais surtout visiter cette ville charismatique, construite dans une vallée, ses petites ruelles pavées montent et descendent, on peut y rencontrer des femmes habillées en habits traditionnels ou y manger presque comme chez nous. On assiste même au défilé de la petite école locale, comme la fête du bois à Lausanne. On dort au Pan Tastico, petit hôtel qui possède aussi sa boulangerie – on mange du pain frais tous les matins.

Quelques jours plus tard, nous rejoignons le Machu Picchu, en langage quechua ça veut dire « vieille montagne ». Au contraire de ce que l’on pourrait croire, celle-ci se trouve seulement à 2'410 mètres. Cependant, elle ne se laisse pas appréhender simplement, on doit la mériter. Au lieu de prendre un train hyper cher, on prend un van un peu à l’extérieur de la ville de Cuzco pour faire 4 heures rapides de lacets dans les montagnes jusqu’à Santa Teresa (partis à 3'410 mètres, descendus à 2'750 mètres, remontés à 4'350 mètres, puis redescendus à 1'250 mètres). Infatigables, nous prenons encore un autre van pour 2 heures de route à travers la poussière au-dessus du canyon abrupte jusqu’à Hidro Electrica. Encore 2 heures de marche en suivant les rails de train entre les montagnes et on arrive à Aguas Calientes, village-hôtel où tous les futurs marcheurs de la vieille montagne passent la nuit – toute une population en transit en quête de vérités.

Le Machu Picchu est un des sites les plus visités au monde et seulement 2'500 personnes peuvent y accéder par jour (les billets sont numérotés !).

On dort au Pirwa Bed & Breakfast. Vers les 7 du matin, et après un petit trajet en bus d’une demi heure, nous rejoignons l’entrée, puis les ruines. C’est pour ça qu’il y a tant de touristes, car on peut accéder au site par voie motorisée. On a pris un billet pour les ruines, mais aussi pour monter plus haut, à la « montagne du Machu Picchu », des marches en pierre abruptes que nous escaladons intensivement pour découvrir au sommet, une fois le voile des nuages soulevé, les ruines sacrées, préservées on ne sait comment. Dire que des civilisations vivaient là. On sent une énergie douce et reposante. Parmi les ruines, quelques lamas font comme chez eux. Cette journée fut magique, d’abord une température idéale pour marcher, ensuite un ciel dégagé et du soleil pour profiter du site et le soir venu la pluie s’est ensuite laissée allé.

Sur cette route, on fait la connaissance d’Adrien, le repreneur de l’appareil photo d’Hejorama qui se passe de voyageurs en voyageurs (on en avait parlé en Australie), on transmet le projet, cool/merci ! C’est la première fois que nous rencontrons quelqu’un qui rentrera chez lui après nous… on prend conscience que la fin approche, sérieusement.

Le soir même et après un menu péruvien bien mérité, nous reprenons la route en train jusqu’au village construit tout en pierres d’Ollantaytambo, pour une nuit à la Casa de Wow, un hôtel atypique. Nous y rencontrons Eva et Yohann, un chouette couple avec qui nous ferons le retour à Cuzco en van, puis passerons notre dernière soirée cuzcoienne. On se reverra en Suisse, à Milan ou alors à Lyon, qui sait hein ?! Demain, c’est le départ pour Puno et nous monterons encore de quelques mètres en altitude.

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