LAC TITICACA

Depuis Cuzco, on se rend à la gare terrestre vers les 7 heures du mat., puis prenons un bus direction Puno, environ 8 heures de route à travers la pampa, rien que des montagnes et quelques agroupements de maisons, on voudrait dire, abandonnées. C’est trompeur, vu qu’au Pérou et en Bolivie, ils construisent en briques et uniquement le premier étage, les fils de fer de la structure dépassent et sont laissés là pour un autre avenir, pas un coup de peinture, pas de finition. De loin, on dirait des favelas.

Mais ça et là des personnes en habits colorés se baladent dans les champs, comment elles sont arrivées jusque là, on ne sait pas. Les femmes portent souvent un chapeau rond, juste calé sur le crâne, laissant dévoiler de longues tresses noires réunies par des sortes de pompons en laine, bien sûr plusieurs couches de jaquettes en laine, une succession de volants formant leur jupe jusqu’aux mollets et le fameux tissu flashy péruvien/bolivien sur le dos pour porter enfant et/ou provisions. Ca fait quelque chose de les voir se balader ainsi, les joues toutes usées par le soleil et le froid.

Notre chauffeur lui n’est pas du tout pressé pour une fois, heureusement qu’il y a toujours des vendeurs de galettes de pain ou de graines de maïs séchées sur la route, qui font bien le bonheur de notre estomac. Ici, rien n’a craindre de l’hygiène, à priori, il fait bien assez frais dehors pour une conservation idéale des aliments.

Puno se trouve à 3'830 mètres, c’est le premier village tout au bord du Lac Titicaca – ce dernier est son principal revenu. Il y a une rue principale avec plein de restaurants et une église, mais à part ça !! On trouve un hôtel, Uros, pour deux nuits, entre lesquelles nous partons en escapade sur une des trois îles du Lac Titicaca coté Pérou, l’Ile d’Amantani. On dort chez l’habitant, totalement rustique, lumière à la bougie et on marche jusqu’au sommet pour prendre un peu l’énergie de leur terre généreusement offerte à nous, admirer la cordillère des Andes et le soleil se coucher derrière les nuages. Un de nos meilleurs repas a été préparé par cette famille, mais principalement constitué de patates, de racines, de soupes de patates et de quinoa, de fromage de vache et encore de patates. On passe une nuit zen sous un tas de couvertures. Aucune habitation ne possède de chauffage, même s’il fait frais, et les habitants s’emmitouflent sous trois, voire quatre, couches de couvertures andines. Au matin, on découvre que la neige s’installe gentiment en bas des collines, mais pas encore à notre altitude.

On découvre aussi une plante « monia », entre thym et eucalyptus, qui se ramasse en bord de chemin et qui aide pour les maux de tête et d’estomac, mais bizarrement on aurait pu être plus sujet au mal de mer, car le Lac est immense et il y avait du courant, que le mal d’altitude, car maintenant nous sommes complétement adaptés.

On rentre de notre petit voyage, avec un couple rencontré sur l’Ile, Consuelo et François, ils vivent au Chili et il se pourrait bien que ce dernier pays fasse partie de notre route pour ensuite nous rendre en Argentine. On se paie un bon petit repas, dernière nuit péruvienne avant la Bolivie. Dès le lendemain, nous prenons tous un bus qui nous emmène à Copacabana Bolivie, autre village au bord du Lac, et on passe la douane rapidement et sans problème. On séjourne chez Sonia, un hôtel tout en hauteur et en haut du village, il faut du souffle pour monter la rue et nos sacs dans notre chambre. On se repose un peu, puis nous prenons à nouveau un bateau matinal pour l’Ile du Soleil, afin de marcher 3 heures sur le chemin de pierres en haut des collines à plus de 4’000 mètres. On y rencontre un gardien de moutons jouant de la flûte, magique comme atmosphère, également un paysage qui nous dépayse par son contraste, un lac bleu et un soleil intenses et la cordillère au loin qui est toute blanche de neige.

De retour sur la terre ferme, nous réservons un bus pour demain, direction la capitale la plus haute au monde et de la Bolivie, La Paz.

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