LA PA… LA PA… LA PA… LA PAZZZ

On profite quelques heures d’une belle matinée à Copacabana et un petit déjeuner au soleil, puis nous montons dans le bus qui va nous emmener à travers les montagnes, vue sur le grand lac magnifique jusqu’à La Paz, la capitale de la Bolivie qui se situe à 4'000 mètres d’altitude. Ce trajet comprend une petite escapade en ferry et il faut voir comment les bus sont chargés sur les vétustes ferry en bois. On découvre la ville de haut, complétement enclavée depuis la roche initiale jusque dans le fond de la vallée. Les murs des habitations/commerces n’ont toujours pas de peinture.

Lorsque nous nous sommes rendus au mirador en haut de la ville, on entend un guide expliquer qu’une partie des habitations sont illégales, raison pour laquelle on a l’impression qu’ils font tout pour qu’on ne les remarque pas. Ca ne ressemble à rien de ce que l’on peut voir chez nous, ou même en Asie, qui eux font tout pour que l’on remarque leurs petites échoppes.

La Paz est une ville très polluée, pas forcément sale, qui sait distraire ses hôtes, en jouant d’abord avec le souffle des voyageurs, puisqu’elle est constituée de petites ruelles qui descendent et qui montent très raides. Avec l’altitude élevée ou les bronches un peu sensibles dues à la pollution et à l’air frais des montagnes comme nous en ce moment, on arrive au paroxysme du concept ! Ils essaient tout de même de limiter la circulation, par exemple le lundi les voitures avec une plaque d’immatriculation finissant par 1 et 2 ne peuvent circuler, le mardi c’est les 3 et 4, et ainsi de suite. Malgré cela, nous sommes zen dans cet endroit qui n’est pas du tout le nôtre et à notre auberge de jeunesse, Adventure Brew B&B. On visite différentes sortes de quartier et on arrive même à assister à une danse de rue avec fanfare et déguisements à notre attention puisque c’est la semaine du tourisme, puis mangeons divinement. On retrouve Marie-E et Geoff, rencontrés sur l’Ile du Soleil pour une petite soirée bières et steak House.

Le Pérou c’est bel et bien fini, on a échangé notre guide contre celui de la Bolivie, puis on en a trouvé un pour l’Argentine, 5 dollars, cool ! Mais rien à faire, ils ne veulent pas notre guide sur la Nouvelle-Zélande.

Tôt, on se rend au terminal de bus terrestre pour acheter un billet pour Cochabamba, ils ne peuvent se réserver à l’avance et ils sont vendus à la criée, c’est un peu théâtral : La Pa… La Pa… La Pa… La Pazzz !! Il faut le voir ! C’est ce matin là en pleine ville qu’on nous a renvoyé, pour la première fois de notre voyage, à notre condition d’habitants d’un autre pays, une dame a refusé de nous servir un petit déjeuner, prétendant ne pas vouloir servir des gringos/des blancs ! On est toujours l’étranger de quelqu’un, n’est-ce pas ?

8 heures de bus jusqu’à Cochabamba, entre lesquelles nous avons pu goûter à des petits encas de patates fourrées, puis on perd toute l’altitude en redescendant à 2'553 mètres, mais on retrouve un climat plus que doux, même à nouveau des palmiers. On loge pour une nuit à l’Hôtel Jardin, tout simple et sans prétention. Idem pour la ville, moins traditionnelle que les autres. Seulement, ici il y a quelque chose de spécial, un Christ blanc en haut de la ville (on peut y accéder avec un téléphérique) quelques centimètres plus grand que celui de Rio, on est obligé d’aller le voir ?! Bon en Amérique du Sud, il y a souvent des Christ au point culminant de la ville.

Le soir même, nous prenons un bus de nuit qui nous emmène à Sucre (se prononce Sucré), à 2'750 mètres. Ce n’est pas faute d’avoir essayé de dormir jusqu’à notre arrivée vers les 5 heures du matin, mais nous avons eu une bien meilleure fin de nuit sur le canapé du salon de ciné de notre auberge sous une grosse couverture (les chambres ne sont jamais prêtes avant midi) – finalement les bus de nuit c’est plus pour rouler de nuit que y dormir 😉 Nous logeons au Wasi Masi, une petite hacienda au milieu de la ville coloniale toute blanche, qui possède sa vieille voiture parquée dans l’entrée et aussi une petite auberge pour y manger des bonnes soupes de patates.

Pour parler de nourriture justement, à l’alliance française, la Taverne, on peut y manger des filets mignons ou un château brillant divins, pour 8 francs chacun, c’est indécent ! Mais d’autres mets ravissent nos papilles : des empanadas au poulet avec une sauce légèrement relevée, des soupes de maïs, des glaces à la cannelle et on arrive même à dégoter dans un petit supermarché du Gruyère pour un petit apéro pain/fromage (bon il avait plutôt le goût de l’Emmental, si on se souvient encore du vrai du goût !). Et n’oublions pas le pichet de limonade, incontournable ici !

On se rend à plusieurs marchés, tout aussi incontournable, on peut y manger sans problème. D’abord, le marché central, puis celui de Campesino en dehors de la ville, où nous arrivons grâce à une ouïe parfaite et à des yeux de lynx à déjouer par deux fois un vol à l’intérieur de notre sac… juste deux fillettes de moins de 12 ans, malgré leurs petits doigts agiles, pas pu ! On se rend aussi à une heure et demi en minivan au marché du dimanche au village de Tarabuco, vraiment chouette.

Pour l’instant, l’Amérique du Sud nous enchante, tellement surpris par la vie quand même sécure (bien plus qu’elle l’est décrite dans les guides), la bonne nourriture et les gens à l’esprit tranquille. Finalement, l’Asie est bien moins propre, bien moins zen. Une nouvelle énergie s’est emparée de nous… une très bonne fin de voyage s’annonce et c’est tant mieux. Demain, nous essayerons de chopper un « bus posé sur des rails » à destination de Potosi, à nouveau à 4'000 mètres d’altitude, c’est pas sûr qu’on puisse y monter, car il n’y a que 40 places et faut être à 7 heures du matin à la dite rue pour acheter un billet, qui sait ?!

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